Patrimoine scientifique

L’histoire du Plateau de Saclay et de sa vocation scientifique démarre en 1946 lorsque le CNRS vient s’installer dans les murs du château de Button à Gif-sur-Yvette, à l’initiative de Frédéric Joliot-Curie.

S’en suivra l’installation du CEA et de l’ONERA dans les années 50, puis l’arrivée du campus de la faculté de Paris avec ses nombreux laboratoires, qui deviendra dans les années 60 l’Université d’Orsay

Les années 70 verront l’accélération de la vocation scientifique du Plateau avec l’arrivée de l’École polytechnique, d’HEC, et Supélec.

 

Les années 2000 sont celles de l’accueil des centres de recherche d’entreprises privées (Thalès, Danone Research, Motorola, Horiba), de la construction du Synchrotron-SOLEIL (accélérateur d'électrons, équipement emblématique de la recherche française) et de NeuroSpin, le plus grand centre dédié à l’imagerie du cerveau en France. L’Institut d’Optique Graduade School s’installe également sur le campus de Polytechnique, ainsi que tout récemment, en 2016, le centre de recherche et développement d’EDF.

 

Avec la création de l’Université Paris-Saclay, plusieurs grandes écoles, dont l’École centrale, AgroParisTech, l'ENS Paris-Saclay et Télécom ParisTech, doivent compléter le campus en déménageant sur le plateau de Saclay à l'horizon 2018. 

 

 

Le château de Button a Gif-sur-Yvette : siège de la delegation Ile-de-France sud du CNRS

Propriété du CNRS depuis 1946, le château de Button fût construit par Claude Mérault, lieutenant du roi et seigneur de Gif et de Frileuse en 1754. Le château a été agrandit entre 1756 et 1771 par deux ailes supplémentaires. Passant de famille en famille, le château est finalement vendu au CNRS par Jacques Noëtzlin, ami de Frédéric Joliot-Curie. Le parc de 67 hectares abrite aujourd’hui de nombreux laboratoires du CNRS. Le château est le siège administratif de la délégation Île-de-France sud, et sert aussi pour l’accueil des hôtes, l’organisation de colloques et de réceptions. Depuis 1991, le parc est classé refuge pour les oiseaux.

Le CEA et la perspective Auguste Perret

Après la seconde guerre mondiale, face au défi scientifique que représente la maîtrise de l’atome, le Général de Gaulle crée par ordonnance le Commissariat à l’Energie Atomique (CEA). Cherchant un lieu propice à l’installation de gros instruments de recherche proche de Paris, le choix se porte, grâce aux époux Joliot-Curie, sur le site de Saclay. 271 hectares de terrains sont acquis pour accueillir les instruments de recherches et les nouvelles piles atomiques. Le Centre CEA de Saclay ouvre ses portes en 1952.

Le CEA compte aujourd'hui de nombreux bâtiments. Mais le cœur historique de cet ensemble est l'œuvre de l'architecte Auguste Perret. Appelé en renfort par les époux Joliot-Curie et l'administrateur général Raoul Dautry pour être le chef d'orchestre du projet d'implantation du CEA, Auguste Perret crée un plan clair et spacieux, organisant un système orthogonal orienté nord-sud, ouest-est, déterminant des îlots de 200mx200 m séparés par de larges avenues, et prenant en compte les contraintes scientifiques.

Les bâtiments de deux ou trois étages sont orientés afin de capter un éclairage zénithal offrant une lumière régulière tout au long de la journée. Les façades soignées sont rythmées par les montants de béton brut et les panneaux de béton rose, de larges fenêtres et des portes monumentales. Perret a, dans cet ensemble, édifié un palais de la science qui évoque le classicisme du château de Versailles.

La clarté et la simplicité de l’ensemble est sans doute à l’origine de son inaltérabilité au temps.

Le Synchrotron-SOLEIL

SOLEIL, acronyme de Source Optimisée de Lumière d’Energie Intermédiaire du LURE, est un accélérateur de particules qui produit un rayonnement synchrotron, source de lumière extrêmement puissante qui permet d’explorer la matière inerte ou vivante. Financé par le CNRS et le CEA au sein d’une société civile créée spécifiquement pour cet équipement, SOLEIL a été inauguré en 2006.

Cet outil pluridisciplinaire, aujourd’hui incontournable dans le domaine de la recherche et des applications industrielles, accueille plus de 2 000 utilisateurs par an.

En recherche fondamentale, SOLEIL couvre des besoins en physique, chimie, et en sciences des matériaux, en sciences du vivant et en sciences de la terre et de l'atmosphère. Pour l’industrie, SOLEIL trouve aussi des applications dans des domaines très différents tels que la pharmacie, le médical, la chimie et la pétrochimie, l'environnement, le nucléaire, l'industrie automobile, mais aussi les nanotechnologies, la micromécanique et la microélectronique, etc.

L’Institut des Hautes Études Scientifiques et le Bois Marie (IHES)

Fondée en 1958 par Léon Motchane, industriel russe passionné de mathématiques, la fondation a l’ambition d’être le pendant en Europe du célèbre Institute for Advanced Study (IAS) de Princeton aux États-Unis. Depuis 1962, elle s’est installée dans le château du Bois Marie.

Construit en 1905 par Charles Comar, Président-fondateur du syndicat des pharmaciens, le château a subit d’important travaux de reconstruction après son bombardement par les alliés en 1944. L’année suivant l’installation de la fondation, la première aile du bâtiment scientifique est construite. Deux autres ailes seront rajoutées en 1973 et 1983.

Reconnue d’utilité publique en 1981, l’Institut accueille chaque année des scientifiques du monde entier venus en résidence, quelques mois ou plusieurs années, pour étudier dans un lieu calme et propice au travail.

L’ONERA et L’ENSTA ParisTech installés dans les fortifications de Palaiseau

Après la guerre de 1870, un réseau de fortification est construit autour de Paris dans le but de protéger la capitale. C’est le plan Séré de Rivières qui prévoit la construction de 18 forts, 5 redoutes et 34 batteries, dont font partie notamment la Batterie de la pointe, le fort de Palaiseau, et la batterie de l’Yvette.

On retrouve sur le territoire, ou à proximité, d’autres bâtiments militaires faisant partie de cet ensemble : à Saclay (fort de Villeras), à Buc, à Bièvres, à Igny (batterie d’Igny).

Laissé en désuétude après avoir été incendié par les allemands en 1944, le fort de Palaiseau abrite aujourd’hui une partie des locaux de l’ONERA, alors que la batterie de l’Yvette est devenue le siège de l’ENSTA ParisTech et le fort de Villeras un lieu d’essai pour les moteurs créés au Centre d'Essai des Propulseurs (CEPr). 

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